Morigny-Champigny rando du 7novembre
Dans la longue coulée verte de la vallée de la Juine, à proximité d'Étampes, ville royale, le clocher de l'Église de Morigny attire l'attention. Ce n'était que solitudes forestières et marécageuses lorsqu'à la fin du XIème siècle, vers 1090, des moines bénédictins originaires de Saint Gemer de Fly, près de Beauvais, vinrent s'y installer.
Il y avait là une rivière aux eaux claires, des terres à conquérir et assainir, toutes choses qui, en ces temps de foi, permettaient à une communauté monastique de vivre et d'évangéliser.Les moines construisirent donc un ensemble de bâtiments et un lieu de culte placé sous l'invocation de la Sainte Trinité ; Il fut consacré par le pape Calixte II en 1119 lors de son passage à Étampes.
Rapidement, cette abbaye allait être protégée et aidée par les puissants du royaume, tant les rois de France, en particulier Philippe 1er et Louis VI, que les évêques et les seigneurs ; même les Papes facilitèrent son expansion. Elle se vit ainsi accorder privilèges et dons ; ce qui contribua à en faire l'un des centres religieux les plus riches et influents de la région. L'institution connu son âge d'or au VIIème et VIIIème siècle, une longue période d'incertitudes et de destructions vint compromettre cet essor.
La Guerre de Cent Ans, en particulier la lutte sans merci entre les Armagnacs et les Bourguignons, laissa l'abbaye et son Église en ruine. Pourtant, dès la fin du XVème siècle, puis à partir de 1525, sous l'impulsion de deux abbés à la forte personnalité, Jean de Salazar et Jean Hurault, l'ensemble fut restauré. On reconstruisit le chœur qui fut doté d'une petite chapelle axiale ; on réédifia les voûtes qui s'étaient effondrées. Mais cette embellie ne dura pas. Très vite, en effet, l'abbaye tomba en commende, c'est à dire qu'elle devint un bien à la discrétion du roi, qu'il voulait récompenser. Ce qui équivalait à détourner le sens même de l'institution. Puis vinrent les guerres de Religion qui ravagèrent une fois de plus la région. L'entretien laissa beaucoup à désirer et, en 1575, la partie occidentale de la nef, qui occupait la place actuelle, s'écroula. Comme les moyens manquaient, on se contenta de boucher l'ouverture béante, d'où ce mur sans grâce qui constitue la façade actuelle.