Etrechy rando du 24 Mars 2022

Publié le 1 avril 2022 par Rando'Ball

Le point de chute de notre rando est le parking d’Intermarché à ETRECHY. Sous un magnifique soleil, nous prenons la direction de l’ancienne N. 20, route connue depuis la période gallo-romaine, desservant Lutèce à Orléans. Juste avant le pont Royale se trouvait une maladrerie, édifiée au XIIème siècle, dédiée à Saint Nicolas. Elle dépendait de l’abbaye de Morigny. Ce lieu servait d’hôpital où Saint Vincent de Paul soignait blessés et malades de l’armée de Turenne lors de la bataille de la Tour de Guinette. Elle disparut suivant un arrêté du Roi, le 15 avril 1695 pour s’établir à l’hôtel Dieu d’Etampes.

Nous quittons les faubourgs pour gagner la butte "Saint Martin". Le sentier chemine dans le massif domanial, un vestige du Stampien. Nous slalomons entre les chaos gréseux vers le fond de la vallée. Nous surplombons l’ancien château construit par les Templiers où il ne reste que quelques vestiges de murs et les douves de 6 à 8 m de profondeur

. Le premier résident connu est Pierre du Roussay au XIIème siècle. Il devient la résidence des Hospitaliers et de quelques rois : Charles VII, Louis XI puis Turenne lors de la bataille de Montlhéry avec les Bourguignons. En dernier héritage, il revient au comte de Chamarande qui l’abandonne. Attenant se trouvait la ferme forte avec un logis de 20 m sur 10 m, établi sur trois caves superposées.

Nous gravissons pour atteindre le chemin supérieur du "Bois Ferrand" qui nous entraîne dans l’ancienne exploitation de production de pavés. Une sente à travers les bruyères qui ont encore leur parure d’automne, nous conduit à un belvédère dominé par une croix.

Il nous offre une belle vue sur la vallée de la Juine, excellant endroit pour la pause-café.

Après avoir repris de l’énergie, notre chemin tombe sur un escalier rustique débouchant dans le hameau de Fontainelivau (Fontaine-Livault). Ce lieu a longtemps été la résidence de l’Ermitage Saint Martin de l’ordre de Malte dépendant de la commanderie de Chauffour. Etabli sur un terrain de 2 à 3 hectares, il était composé d’une chapelle, attenant une bâtisse avec une cuisine et une chambre. Il fut détruit au début du XVIème siècle. Nous côtoyons le "Bois de Jeurre" puis les "Ganges Tournants". Nous nous frayons un chemin dans les broussailles de "Les Vaux Juifs" suivi de la "Garenne" où quelques-uns ramèneront un souvenir. Le chemin de la "Butte Beauchose" où il faut s’accrocher, nous amène sur le plateau "Les Cros Blancs".

Nous abandonnons le GR11 ou chemin de Compostelle pour celui des "Cocards". Les frondaisons de la "Friche" est appréciée après ce passage a découvert sur le plateau où le soleil est très actif. Nous glissons dans la vallée "Barbot"

Edifiée au milieu du plateau, apparaît la ferme du Touchet. Elle remonte aux Templiers. Sous le domaine, il existe des couloirs souterrains et une salle avec des voutes croisées. Lieu idéal pour la restauration avec la bénédiction du propriétaire. La grange ne fut pas retenue mais plutôt une installation rustique sur des billots de bois pour mieux apprécier les rayons du soleil.

Certains auraient bien prolongé ce temps de détente mais il faut poursuivre notre aventure. Nous observons à la surface des champs, de légères cuvettes, ce sont des "Dolines". Les calcaires qui résistent bien en surface, dans le sous-sol, ils subissent la dissolution par les eaux de ruissellement. Créent des cavités, puis des frontis entraînant des effondrements.

Nous traversons Vaucelas, l’ancien fief de Sully, seigneur des lieux avec son mariage avec Mlle Chateaupers y résidant. Nous gagnons la butte des "Bas Vaucelas" puis la butte "Boigneuse" pour gravir un bel escalier,

il fait remonter le temps avec la coupe géologique. Dur de s’imaginer qu’il y a 30 MA, c’était la mer. Sur le belvère, nous croisons une borne en grès d’une hauteur de 70 cm, elle a été Installée par les chevaliers de l’ordre de Malte pour prélever une dime. Elles délimitaient un domaine immense. La majorité a disparu, cassées, déversées dans les mares, enterrées ou tout simplement récupérées par des propriétaires. Elles sont gravées sur une face : une étoile à 8 pointes à l’opposer, les initiales T.C. du seigneur de Chamarande, le marquis Louis de Talaru-Chalmazel. Traversée du plateau pour rejoindre le bois des "Grandes Bruyères", descendre la vallée des Vaugibourg où s’écoulait le ruisseau "Paille d’Orge". Aujourd’hui sous terre pour rejoindre la Juine. Nous laissons sur notre droite le centre naturiste "Les Hespérides" pour appréhender un dernier "faux plat" dans le bois des "Belles Filles".

Perdu dans la végétation, à la dernière guerre mondiale, les allemands avaient aménagé cette ancienne sablière pour en faire un centre de tir. Au loin, apparaît la chapelle de la Croix Boisée. Ce monument a été réalisé sous l’impulsion de l’abbé André Regault. Il émit le vœu que si la commune échappait aux bombardements de la dernière guerre mondiale, il fallait construire un édifice, dédiée à la vierge Marie protectrice.

Un entracte devant les vestiges des vignes,

En 1740, il y avait 140 arpents (350 000 m2 ou 35 hect) produisant 240 muids de vin. Toujours présent à la révolution. Aujourd’hui, entretenus par la "Confrérie du Clos Saint Vincent", une dégustation de ce breuvage s’impose.

Nous sillonnons les rues du village. Un petit regard devant une ancienne pompe à bras. Le 11 novembre 1906, la ville émit le projet d’en installer 6 sur les anciens puits à ciel ouvert pour salubrité publique. Elles étaient réalisées dans les ateliers Gustave Lecomte à Chartres. En 1909, chaque habitant avait droit à 25 Litres par jour ainsi que les moutons, 40 litres pour les autres animaux.

Sur la place trône un kiosque mais les concerts ont disparu, en contre bas, l’église Saint Etienne du XIème siècle. L’origine du village ne semble prendre vie à cette période où une communauté de Bénédictins s’est établie. Elle a bénéficié d’une terre allouée par un gentil homme Anceau pour la construction d’un prieuré fortifié.

La rue Fontaine, nous entraîne jusqu’au lavoir. Il a été réalisé après la démolition en 1792 de la chapelle de fondation Royale des Corps Saints entourée de 5 sources. Elle avait le don de cicatriser les coupures.