Yèvre-le-Châtel, jeudi 15 juin
Par une belle matinée ensoleillée qui annonce une journée estivale très chaude, nous partons en direction de Yèvre-le-Châtel. C’est un petit village de 200 habitants, situé à quelques kilomètres de Pithiviers dans le Loiret, à la limite entre le Gâtinais et la Beauce. Il est labellisé un des « Plus beaux villages de France » et enregistré dans « La route de la rose du Loiret ».
Carte de la randonnée à Yèvre-le-Châtel et dans les vallées de l’Oeuf et de la Rimarde.
Dans Yèvre-le-Châtel après la sortie du parking de la Grande Rue, les maisons fleuries des petites ruelles (les rosiers sont en pleines fleurs en cette période de l’année) agrémentent notre marche
En haut de la Place du Bourg, le châtelet d’entrée, avec ses deux tours, dont la fonction au Moyen Âge était de protéger le chemin conduisant au château fort… Nous le franchissons sans encombre !
La forteresse médiévale fut construite sous Philippe Auguste, au début du XIIIème siècle. C’est un ensemble imposant avec son château fort, ses fossés de 10m de large et ses remparts de 3m d’épaisseur. On se sent tout petit au pied des tours !
Lors de leur construction les murailles du château furent renforcées par des voûtes de soutènement pour éviter un effondrement de la partie supérieure lors des tentatives d’excavation du bas par les assaillants. Cette technique utilisée par les Sarrasins fut importée lors des croisades, dixit un randoballeur érudit.
En contrebas du château, la rue de la Basse-Cour ceinture le quartier qui servait de refuge au Moyen Âge pour la population et son cheptel.
Maintenant cette rue nous permet d’admirer les maisons fleuries et l’extérieur de l’église St Gault de style roman, construite au XIème siècle. Le nom de l’église vient d’un saint breton dont les reliques avaient été apportées par des moines fuyant l’invasion des normands.
Une poterne permettait à la population de pénétrer en toute discrétion à l’intérieur des remparts de la Basse-Cour. Elle est située en face de la vallée de la Rimarde. Quant à la rivière, elle donne en aval naissance à l’Essonne.
Remarque : à la suite de la reconnaissance de la randonnée, la décision fut prise de changer le sens du circuit pour éviter d’avoir à marcher trop longtemps dans la forte chaleur de l’après-midi sur des sentiers sans ombrage.
Dans la matinée sortie du village par la rue des Tours. Un chemin nous conduit au milieu des champs de céréales, de betteraves et de pommes de terre en direction du château de Solvin. Douche bienvenue avec le canon d’arrosage en action dans l’un des champs de betteraves !
Après la vallée de Solvin un pont sur la rivière l’Oeuf nous fait déboucher sur le monastère Saint-Grégoire d’Arménie de culte orthodoxe. La sœur Anne, qui vit dans le monastère, est intarissable sur la vie de Saint Grégoire et la religion orthodoxe.
Vers la fin du Xème siècle Grégoire, archevêque de Nicopolis, chassé par les troupes perses, vint s’installer dans le monastère de Bondaroy, délaissé par des moines cisterciens, pour y mener une vie d’ermite. Après son décès l’église de Pithiviers le choisit comme saint patron. La sœur nous précise qu’actuellement il ne peut avoir d’offices dans l’église pour des problèmes de sécurité avec la structure.
La suite de la randonnée se déroule dans la vallée de la rivière l’Oeuf sur environ 5-6 km. Dans cette portion de sentier balisée GR32/GR655 et St Jacques de Compostelle, notre chemin serpente la plupart du temps à travers les sous-bois, parfois les longe. Par le passé, plusieurs moulins à eau ont été en activité sur l’Oeuf. Nous avons noté sur notre parcours pas moins de 5 lieux-dits rappelant l’existence de moulins avec des vestiges pour certains qui peuvent être visibles du sentier (bief, roue à aube, bâtiment de minoterie rénové).
Il est midi et demi passé, l’heure du pique-nique approche et le lieu repéré n’est toujours pas en vue. Une explication: avec le changement du sens de la randonnée, la visite du monastère St Grégoire a eu lieu dans la matinée. Enfin nous déposons nos sacs à dos dans une zone ombragée, au Moulin de la Porte.
Après le café traditionnel de fin de pique-nique reprise de la marche dans la vallée de l’Oeuf. Les lieux-dits Moulin de Paillot, Moulin de Gendry, Moulin de Bouffaut défilent à notre passage. Une importante propriété, le Château de Bouville apparaît à son tour. En faisant les curieux le long de la clôture, nous pouvons admirer en particulier les deux façades du château, son pigeonnier, son moulin avec la vieille roue à aubes.
Rimarde et en même temps s’écarte des GR32 et GR655.
Remarque hors randonnée : les deux rivières l’Oeuf et la Rimarde se rejoignent un peu plus loin près du Château Rocheplatte pour former l’Essonne.
Le sentier de la randonnée nous ramène à Yèvre-le-Châtel par la rue de Nacelle. Dans le village la rue St Lubin nous conduit à l’église du même nom. C’est une église gothique du début du XIIIème siècle non terminée sur décision de l’évêché. Cette église inachevée est un modèle parfait de l’architecture gothique de cette époque. Les vestiges romantiques de cette église ont fait l’admiration, au XIXème siècle, de Victor Hugo.
A deux pas de l’église Saint-Lubin une roseraie-conservatoire est consacrée depuis 2020 aux rosiers créés par Marcel Robichon, rosiériste de renom.
La Grande Rue, que nous prenons pour retourner au parking, passe devant une plantation d’amandiers. Il faut savoir que les campagnes de plantation d’amandiers dans le Pithiverais visent à obtenir à terme le label « Appellation d’Origine Protégée » pour le gâteau « le Pithiviers » , label qui ne peut s’obtenir qu’avec des ingrédients produits localement.
Randonnée terminée avec 20 km au compteur.
Les 16 randonneurs, qui m’accompagnent, ont su garder leur bonne humeur dans la forte chaleur de l’après-midi. Merci à Guy, serre-file de la randonnée, pour ses photos.
Jean-Luc