St Sulpice de Favières du Lundi 17 mai 2022 après-midi

Le départ de notre boucle est situé rue Rochefontaine à Saint Sulpice de Favières, village de 330 habitants. Faveriis apparaît pour la première fois comme paroisse vers 1100, à cette époque se constitue les seigneuries, le village se développe en même temps et la dévotion à Saint Sulpice (Le Pieux 576/647) s’affirme à Favières, où il aurait ressuscité un enfant noyé. L’église de l’an 1100 est remplacée par un édifice en pierre au 13ème siècle. Le village profite de la prospérité due au développement des villes royales avoisinantes, Dourdan, Etampes et Montlhéry, ainsi que de leurs marchés et foires. Mais situé au cœur du domaine royal, il est aussi au cœur de la guerre de Cent Ans. Le village retrouve la prospérité au 18^ème siècle, il est essentiellement viticole, 51 viticulteurs pour 3 laboureurs. Après avoir effectué quelques centaines de mètres, nous atteignons la place principale où se situe la fameuse église. Dans un premier temps, nous la contournons pour nous rendre devant le portail de la propriété du château de Ségrez acquise en 1856 par la famille Lavaléee. Un des fils Alphonse Pierre commence ses collections botaniques, le parc est transformé en arboretum, à sa mort en 1884, le site comprend alors 6500 espèces et variétés de végétaux, faisant de Segrez le plus riche arborétum du monde, jamais dépassé concernant les ligneux (arbres et arbustes). Face à l’église, la Porte des Grimaces, un porche en pierre datant du 13^ème siècle, constitué de deux ouvertures.

 Dès la moyen âge, le pèlerinage de Saint Sulpice attire des foules de pèlerins malades, infirmes pour lesquels le saint représente l’espoir suprême. L’affluence de ces pèlerins justifie la construction d’un hôtel Dieu, maison accueillant  également les pauvres, femmes et vieillards. Le porche est le seul vestige de l’hôtel Dieu, les maisons anciennes avoisinantes devaient en faire partie. Enfin, le passage obligé dans ce charmant village, l’église constitue l’un des plus beaux exemples du style gothique rayonnant en Ile de France (12^ème siècle et restaurée à trois reprises). 

Peu endommagée pendant la guerre de Cent Ans, mais en 1652, les boulets de Turenne provoquent un incendie et l’effondrement de la voûte de la nef. Son portail sculpté vers 1300 offre une représentation du Jugement dernier, l’abside est remarquable, elle présente des similitudes avec la Sainte Chapelle de Saint Germain en Laye, le grand vitrail est souvent considéré, en raison de la présence de fleur de lis et de petites tours, comme un don de la reine Blanche de Castille. D’une très belle qualité, ce vitrail est un exemple de la peinture sur verre à son apogée. Il convient de noter la présence de 22 stalles, un banc d’œuvre, dans la chapelle des Miracles, un tableau retraçant la vie de St Sulpice Le Pieux, né vers 587 dans le Berry, devient évêque de Bourges, il serait l’auteur de nombreux miracles, notamment sauva de ses prières Clotaire II roi des Francs.

Trêve d’histoires locales, nous quittons ce village chargé par la porte des Grimaces, sur le chemin de St Jacques de Compostelle, après une côte dans le Bois de la Garenne, sur notre gauche Mauchamps, nous évoluons pendant une bonne heure, sous le soleil dans les champs où nous croiserons quatre véhicules de pompiers et personnels en tenue, ces messieurs devaient tester leurs matériels en terrain agricole ou être en balade.

Pour notre part, nous arrivons dans le hameau des Emondants. Une fois traversé, passons à nouveau dans les champs avant d’entrer dans le Bois de la Guigneraie,

où par un chemin hasardeux, encombrés par des arbres tombés au sol, Patrig nous fait découvrir quelques rochers, dont l’un a fait office de polissoir.

 Ce dernier est un des 14 recensés en Ile de France. Un polissoir est un bloc de roche dure (grès ou autres) ayant servi à polir les haches de silex  durant le néolithique. Les stries souvent parallèles sont le résultat du polissage répété de bords d’outils, dans un passé plus récents, les cultivateurs y affûtaient les lames de leurs outils en métal (faux, serpettes, couteaux, haches, scies). Le polissoir est l’ancêtre de la meule à polir, née avant l’invention de la roue. Nous quittons ce site insolite par un cheminement improvisé de notre meneur, pas d’inquiétude, il est déjà passé par là, sous peu de temps, le chemin officiel est repéré, c’est une bonne descente caillouteuse.

A son terme, nous traversons la D82, puis nous longeons la propriété privée de la présidence de la République Française, c'est une résidence dont peu connaissent l'existence. A l'inverse du Fort de Brégançon (Var), demeure d'été des présidents de la République, et de la Lanterne, havre de paix près de Versailles, le manoir de Souzy-la-Briche jouit d'une réputation discrète. Depuis 1972, ce lieu de villégiature, situé dans un paisible village, accueille les chefs de l'Etat et les Premiers ministres. Et en près de cinquante ans d'exercice, le refuge des puissants aura accueilli nombres de secrets. En effet, c'est au sein de ce manoir bourgeois datant du XIXème siècle, entouré d'un parc de plus de 360 hectares, que François Mitterrand a notamment pu profiter de sa seconde famille, Anne et Mazarine Pingeot, qu'il rejoignait le temps d'un week-end. Moins fréquenté sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy (qui s'empare à l'époque de la Lanterne et attribue la propriété aux chefs de gouvernement), le château de Souzy-la-Briche a retrouvé de son intérêt au cours des dernières années. Les premiers ministres apprécient  le lieu, car c’est calme et verdoyant. Ils peuvent   s’extraire du quotidien, parfois lourd et pesant du pouvoir. Circulons, il n’y a rien à voir, nous arrivons dans le village par les hauteurs au niveau de l‘église Saint Gilles et Saint Martin, par sa taille ressemble à une chapelle,

 un chemin entre jardins nous mènera près de la mairie, à proximité un lavoir et ses abords paysagers. Un lieu bien tranquille, mais pas de commerces, médecins, pharmacie. Le retour à notre point de départ est annoncé pour 30 minutes, au préalable, nous passerons en lisière du Bois de la Saussaye, à proximité La Renarde et sur ses rives le Moulin Neuf et celui de l’Ecurie

, à la Remise de St Sulpice, nous bifurquons à droite,

 franchissons le cours d’eau sur une dalle faisant office de pont ;

en pâture les vaches de la ferme de Roche Fontaine nous adresse un au revoir et bon retour dans nos foyers.

 

Un parcours de 11,300 kms – Proposé par Jean-Louis (actuellement absent sur le terrain) remplacé par Patrig meneur et Jean-Luc son serre-file - 18 participants - beau temps.