RANDO DE LA FERTE-ALAIS (Dimanche)

Publié le par Rando'Ball

RANDO DE LA FERTE-ALAIS (Dimanche)

 

Sur le parking point habituel du rendez-vous nous nous retrouvons. 31 personnes venant d’horizon différent de par la publicité faite sur une radio locale radio Rezo et sur le Républicain.

Après quelques règles élémentaires sur le déroulement de la rando nous voici partis à travers une sente qui nous mène directement à l’un des deux sommets de Ballancourt. Le Mont et la bute ne nous y trompons pas, nous n’allons pas gravir a coup de piolet la face est de la butte.

A mis parcours de l’ascension nous nous arrêtons sur le site remarquable des Roches du Père la Musique (voir en bas de page l’histoire de ce personnage Louis Guerton)

Après avoir déchiffrés les roches et fait quelques clichées nous serpentons à travers bois. De nouveau un arrêt pour découvrir une vue sur notre beau village, Ballancourt. Avec cette vue sur notre deuxième sommet le Mont. Sur le parcours nous croisons des chasseurs qui procèdent à une battue au gros gibier. Nous les saluons cordialement et pour ne pas les déranger nous irons récupérer notre chemin un peu plus loin, petit détour de 1km.

Chez les randonneurs quelques-uns commencent à fatiguer, peu habituer à randonner, ou pas très bien chaussé. Nous apercevons les premières habitations au pied du mont. Une dernière halte sur les jardins du château du Saussay deux trois explications sur son histoire et ascension du Mont pour retrouver sur l’autre versant nos véhicules. La ballade se termine en remerciements, moi-même je remercie mes deux compères serre-file Jean-Louis C et DD.

Réfugié dans une grotte, un musicien de Ballancourt a sculpté sur des pierres les grands récits historiques.

A peine entré dans le bois, dit « la Butte », à Ballancourt-sur-Essonne, l'air se fait plus frais, les moustiques coriaces et les pieds s'enfoncent dans le sable blanc au point de vouloir se déchausser malgré la présence de vipères. Paris semble bien loin. Le XXIe siècle aussi. Cinq minutes de marche suffisent à faire un bond de deux siècles. Car au milieu de cette forêt, Louis Guerton surnommé le « Père de la Musique », a, entre 1859 et 1869, fait graver —avec une orthographe parfois surprenante que nous avons choisi de conserver — sur sept roches les grands récits de la France. Un témoignage exceptionnel que la municipalité fait restaurer en ce mois d'août.
Ainsi, en 1859 il adresse à la postérité ces quelques lignes : « A nos descendants/Le nom des Français a retenti par toute la terre/Le bruit de leurs armes a fait trembler l'univers/La France en Révolution en 1789/La Bastille prise le 14 juillet/Et la fameuse séance du 4 août au Jeu de Paume qui a aboli la noblesse le champart la dime et la destruction du gibier/Le roi la reine et toute la noblesse ont été guillotinés […] Il y avait 14953 couvens de religieux et 163 abayes de religieuses/Tous leurs biens ont été vendus […] Le drapeau tricolore a fait le toure de l'urope et a été planté sur les piramides d'Egypte sous la République et l'Empire par le Général Bonaparte dit le petit caporal ».
Plus loin, une autre pierre évoque Paris « cette première capitale de tout l'univers » et qu'« en voyant notre patrie tous les étrangers voudraient être Français ».
Plus étonnant encore, cette « idé » burinée en 1868 : « Il ne manque plus à Paris qu'une pyramide deux fois plus haute que celles d'Egypte avec une lumière dessus qui éclairerait la capitale et les campagnes et que l'on verrait des montagnes d'Espagne. » Dix-neuf ans plus tard, les travaux de la tour Eiffel sont lancés. En 1937, la société Marcel Pagnol réalise un film documentaire pour le cinquantenaire du monument et lui rend hommage : « Si l'ermite de Ballancourt était encore de ce monde, il aurait été content et fier de voir son voeu, son idée réalisée ». Sur ces roches, le « Père de la Musique » décrit également son village avant la Révolution : « j'ai vu la plaine couverte de lièvre comme des troupeaux de moutons » ou encore « J'ai connu honze gardes à Ballancourt pour garder le gibiers ». Lorsqu'il entreprend de sculpter ses 2600 lettres, Louis Guerton est âgé de 82 ans. Pour y parvenir, le vieillard fait construire dès 1858 un refuge dans cette parcelle dont il est propriétaire. « J'ai fait une grotte (NDLR : également gravée) sous une roche avec un escalier à tenir dix personnes assis. Cand tu viendra on pourra faire collation dedans, Mr le Curé veu être de la partie », écrit-il à son fils un an plus tard.
« Il y a vécu le temps de son ouvrage, il y dormait et revenait parfois au village, souligne Elisabeth Talbot, présidente de l'association Ballancourt au Fil du Temps. Il était là en ermite, nous ne savons pas pourquoi il a fait ça. » Seule une de ses œuvres livre un soupçon d'explication : « On fait parler le papier et moi je fais parler les rochers », sculpte-t-il en 1869. Un an plus tard, l'artiste rend son dernier soupir alors que son pays est envahi par les Prussiens. Ce patriote livre ainsi à l'ennemi et aujourd'hui aux randonneurs le récit des grandes heures de l'histoire de France.
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